Un Obstacle à L’Amour ?

La stérilité féminine
Samir GHAFARI
Lundi 19 avril 2021
Organisateurs


La stérilité, demeure toujours, malgré le grand progrès technologique et médicale, un obstacle auquel font face le médecin et le couple dans le monde entier. Normalement, on parle de stérilité s’il y a absence de grossesse clinique évolutive après une année de rapports sexuels réguliers sans contraception. C’est ainsi que démarrent les investigations pour essayer de trouver la cause et le meilleur moyen de la combattre, si possible.

Chez la femme, une stérilité physiologique après la ménopause est certaine, la distinguant de l’homme, mais d’autres étiologies peuvent être à l’origine d’une stérilité chez la jeune femme, l’incitant à consulter.

Les causes endocriniennes sont les premières causes d’infertilité chez la femme dans les pays développés. En effet, le cycle menstruel de la femme se divise en trois phases :

  1. La phase folliculaire pendant laquelle les follicules se développent et deviennent des ovules prêtes à être expulsé de l’ovaire, sous l’action des hormones

  2. La phase ovulatoire au 14ème jour, aussi sous l’action des hormones féminines

  3. La phase lutéale qui joue aussi un rôle dans la conception, surtout en empêchant l’apparition des règles, et donc la préservation de la nidation de l’embryon.

Ainsi, toute perturbation des quantités des hormones dans n’importe quelle phase de ce cycle peut engendrer une stérilité chez la femme jeune.

Qu’est-ce qui est à l’origine de ces carences hormonales ? On cite les hypogonadismes hypogonadotropes dans laquelle l’hypophyse du cerveau est paresseuse, par conséquent elle ne sécrète plus en quantité suffisante les hormones nécessaires, à savoir la FSH et la LH. Ils peuvent être d’ordre congénital, mais aussi acquis, suite à une anorexie mentale ou une perte de poids très importante. Aussi, on cite l’hypogonadismes hypergonadotropes, dans laquelle, contrairement à la précédente, les hormones se trouvent dans les conditions exactes, mais l’ovaire est non répondant ; on parle alors d’une insuffisance ovarienne. 

Concernant le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), c’est l’endocrinopathie ovarienne la plus fréquente dans le bassin méditerranéen et au Liban. Son diagnostic se fait chez les femmes qui présentent des troubles de règles avec des cycles longs, de l’acné, une obésité du ventre et une poussée de poils anormales. C’est une cause extrêmement fréquente d’infertilité mais pour laquelle on possède les moyens efficaces pour la combattre.

Pour les causes anatomiques et mécaniques, c’est la trompe de Fallope qui est la plus touchée. En effet, c’est dans cette structure anatomique qu’a lieu la fécondation et donc toute altération de sa perméabilité empêche la rencontre entre l’ovule et le spermatozoïde et est à l’origine d’une stérilité. La Chlamydia et le Gonocoque, des maladies sexuellement transmissibles, sont surtout responsable de cette pathologie, à côté d’autres causes moins fréquentes, comme certaines chirurgies pelviennes ou l’endométriose.

La glaire endocervicale peut aussi être la cause d’une stérilité : en fait, suite à une altération hormonale, la glaire devient épaisse, empêchant le passage des spermatozoïdes à travers le col de l’utérus.

Enfin, les pathologies utérines jouent sans doute un rôle dans la stérilité féminine. Les synéchies (adhérence au niveau de l’endomètre), les myomes sous-muqueux et les polypes endocavitaires vont gêner l’implantation de l’embryon et donc aboutir à une fausse couche spontanée. Sans oublier les malformations congénitales de l’utérus voire l’absence d’utérus, qui restent toujours un défi pour les recherches médicales.

Voici en gros les causes de stérilité les plus fréquentes chez la femme, des unes sont congénitales, difficilement réparable alors que les autres, acquises, sont souvent réversible.