C’était le 17 septembre, après avoir coupé le gâteau avec mes amis et célébré avec eux mes dix-huit ans, je me suis assise près de la fenêtre du salon pour répondre aux souhaits d’anniversaire que j’avais reçus, choisissant les plus belles photos à publier en ligne, et impatiente pour le lendemain, le dernier premier jour d’école.
Normalement, c’est à dix-huit ans que commence la confusion. On a attribué aux jeunes plusieurs définitions, responsabilités et adjectifs contradictoires, voire même paradoxaux. Tiraillés entre la vitalité de prendre nos décisions seuls, et la nécessité de vivre chaque moment pleinement sans nous poser de questions, nous nous trouvons souvent désemparés. En classe de terminale, plusieurs décisions doivent être prises : que faire pour notre avenir ? Où étudier ? Au Liban ou à l’étranger ? Si au Liban où ? Si à l’étranger comment ? Avoir des réponses devrait être plutôt une tâche facile, mais malheureusement ce n’est pas du tout le cas. Il faut en effet tout prendre en considération : l’avis et l’opinion de la famille, voire même de la société entière ; les défis financiers : c’est à combien le crédit ? comment payer ? Dois-je travailler ? Puis-je travailler ? Dois-je sacrifier mon temps libre ? Mes journées avec la famille et les amis ? Dois-je sacrifier à un certain moment mes heures d’études afin de travailler pour pouvoir poursuivre mon éducation ? Quelles contradictions, mais quelle réalité !
Une fois la question des finances « réglée », c’est celle de notre vie au Liban qui s’impose. Alors, prenons une marguerite et recitons : je l’aime, je ne l’aime pas, il m’aime, il ne m’aime pas… Durant ce jeu, les instabilités financières, sociales, politiques et sécuritaires s’entassent et nous nous trouvons balancés entre un défi et un autre, sautant d’un plan à un autre… On nous reproche de ne pas manger suffisamment, ou de manger excessivement. Nous passons des journées entières à trainer comme des âmes en peine, ou au contraire à passer d’une activité à l’autre afin de meubler les interminables minutes de nos journées, si longues et en même temps si courtes…
En écrivant cet article, je ne nie pas qu’en réalité j’ai surtout exprimé les idées et les angoisses que j’ai ressenties cette veille du 17 septembre 2024. Or aujourd’hui, un an plus tard, tout me parait plus facile et j’irai même jusqu’à inverser le dicton anglais « easier said than done ». En effet, grâce à l’aide des experts qui m’ont orientée vers ma carrière future en se basant sur ce que je voulais et pouvais faire ; grâce aussi aux activités sportives régulières et nécessaires pour toute personne, j’ai réussi à traverser l’année de mes dix-huit ans presque sans stress ni pression omniprésente et sans aucune aggravation médicale ou mentale. C’était plus facile à faire que je ne le pensais. Votre entourage pourrait vous apporter le salut que vous cherchez ou au contraire vous conduire à votre perte, si vous laissez faire. Mais sachez qu’avec ou sans l’aide d’un expert, ce ne sont que votre avenir et vos désirs qui comptent. Alors restez calmes, prenez les choses en main, et tout ira bien.
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