Statuette d’enfant au nom de Ba’alshilem

Statuette d’enfant au nom de Ba’alshilem

par Anne-Marie Afeiche
Mardi 15 juillet 2025
  • Statuette d’enfant au nom de Ba’alshilem avec inscription phénicienne
  • Sanctuaire d’Echmoun, Boustan Ech-Cheikh (région de Saïda)
  • Marbre
  • Haut : 48 cm long : 58cm larg : 42cm.
  • 430-420 av. J.-C.
  • Musée national de Beyrouth, no.  12454
  • Bon état de conservation malgré quelques éraflures

Plus d’une vingtaine de statuette en marbre déposés dans une favissa ou dépôt sacré ont été retrouvées lors des fouilles archéologiques menées par Maurice Dunand en 1965 dans le sanctuaire du temple de Boustan Ech-Cheikh, à quelques 3 km au nord de Saïda. Appelés « Temple Boys », puisqu’il s’agit en majorité de statuettes de jeunes garçons, ces sculptures votives sont souvent l’œuvre d’artisans locaux initiés à la sculpture grecque. Certaines ont une posture statique, tandis que d’autres témoignent d’une attitude plus dynamique.

Cette statuette en marbre, insérée dans une base rectangulaire, représente un jeune garçon à la tête chauve, couché de profil, le poids reposant sur la cuisse gauche. Il tient un oiseau dans sa main droite, tandis que sa main gauche repose sur une tortue. Son torse potelé est nu, alors que la partie inférieure de son corps est enveloppée dans un drapé. La tête, presque dépourvue de cou, est légèrement relevée ; les yeux sont ourlés et la bouche, aux lèvres épaisses, arbore une expression quelque peu boudeuse. Cette œuvre appartient à un type bien connu de la sculpture votive découverte dans le sanctuaire dédié au dieu guérisseur Echmoun, ainsi qu’attesté par l’inscription phénicienne d’une ligne gravée sur la face longitudinale de la base.

On y lit de droite à gauche : « Statue offerte par Ba’alshilem, fils du roi Ba’ana, roi des Sidoniens, fils du roi ‘Abdamon roi des Sidoniens, fils du roi Ba’alshilem, roi des Sidoniens, à son seigneur Echmoun, en la source d’Ydlal. Qu’il (le) bénisse ». (Lecture de H.-P. Mathys)

Cette inscription phénicienne, invoquant la bénédiction du dieu Echmoun, témoigne à la fois du caractère curatif et royal du temple. De plus, grâce à la mention de la généalogie royale, elle a également permis de dater la statuette avec précision, entre 430 et 420 av. J.-C.

Bibliographie : M. Dunand, Nouvelles inscriptions phéniciennes du Temple d’Echmoun à Boustan Ech-Cheikh, près de Sidon, BMB, XVIII, 1965, pl. II, p. 105-109 ; R. A. Stucky, Die Skulpturen aus dem Eschmun-Heiligtum bei Sidon, 1993, Basel, p. 24, no. 101, pl. 24 ; Collectif, Institut du monde arabe, Liban, l'Autre rive, Paris, Flammarion, Paris, 1998, p. 137 ; C. Doumet Serhal et al., Pierres et Croyances : 100 objets sculptés des antiquités du Liban, 1990, p. 172, no.29 ; R. A. Stucky, Le sanctuaire d’Echmoun à Sidon » NMN, 7, 1998, p. 4-13 ;  R. A. Stucky et al., Das Eschmun-Heiligtum von Sidon- Architektur und Inschriften, 2005, Basel, p. 277-279, ph.2, pl. 25 ; A.-M. Maïla Afeiche, Le Guide du Musée national de Beyrouth, 2020, p. 52-53.