La 8e journée scientifique de l’École de sages-femmes

La séance inaugurale de la journée scientifique de l’École de sages-femmes a eu lieu le 18 mai 2015
lundi 18 mai 2015
9h
Amphithéâtre C - Campus des sciences médicales
Organisateurs


La séance inaugurale de la journée scientifique de l’École de sages-femmes de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth, a eu lieu le 18 mai 2015 au Campus des sciences médicales. À cette occasion, Pr Salim Daccache s.j., Recteur de l’USJ, a prononcé un discours dans lequel il a rappelé que l’école de sages-femmes célèbre sa 94ème année et s’achemine ragaillardie, sous l’œil tutélaire de la Faculté de médecine et la direction de Madame Yolla Atallah vers son premier centenaire. Il a noté que l’Ordre libanais des sages-femmes, nouvellement et officiellement créé grâce à la lutte des sages-femmes, dirigé aujourd’hui par une personne bien de l’USJ, Mme Nayla Doughane, si entreprenante, saura comment valoriser ce métier et lui donner dans notre société la place qu’il mérite. Car pour lui, ce métier apporte aide et de soutien, c’est un métier où pédagogie et mise en confiance sont indispensables : « Dotée de compétences scientifiques et médicales, la sage-femme est appelée à posséder aussi un excellent sens relationnel. La sage-femme devra retenir qu’elle peut être confrontée à des émotions très fortes tout au long de la journée et de la nuit. Elle peut être une personne-clé qui doit toujours savoir réagir, faire preuve de tact et de beaucoup de tolérance. » De son côté, Mme Yolla Atallah, directrice de l’École de sages-femmes, a tenu à préciser que l’équipe pédagogique de l’École, comme toutes les équipes pédagogiques des autres instituts de l’Université, a œuvré longtemps et ardemment, avec un talent peut-être ordinaire mais une persévérance extraordinaire, afin de consigner et de mettre en œuvre un référentiel de formation basé sur les compétences professionnelles qui lui, a était la pierre angulaire pour pouvoir cheminer vers la formation par compétences, basée sur les résultats d’apprentissage attendus par les diplômées. « Avec cet accomplissement , a-t-elle indiqué, nous aurons répondu aux objectifs d’une part de notre Université et d’autre part à ceux de la Confédération internationale des sages-femmes (ICM) pour les trois ans à venir. Effectivement, l’ICM définit lors de chaque période triennale, des directions stratégiques qui nous guident et nous permettent de garder le cap dans nos relations professionnelles avec, les gouvernements, nos partenaires, la société civile et d’autres parties prenantes, afin de réaliser notre mission. » Mme Atallah a souligné que le contexte de la période triennale 2014-2017 est représenté par cinq directions et résultats stratégiques parmi lesquels trois axes : renforcer la formation de base des sages-femmes, les programmes de formations continues et le rôle de la sage-femme en tant qu’enseignante ; accroitre l’autonomie professionnelle des sages-femmes pour veiller à ce que la réglementation, la formation et les pratiques sage-femme soient conçues et régies spécifiquement par des sages-femmes ; promouvoir la recherche sur la pratique sage-femme qui met en exergue et documente la pratique fondée sur la preuve. Enfin, elle a annoncé la création d’une association des sages-femmes, anciennes diplômées de l’USJ qui pourra rejoindre la Fédération des anciens de l’USJ et profiter de tous les privilèges offerts par cette dernière. Par ailleurs, Pr Roland Tomb, doyen de la Faculté de médecine (à laquelle est rattachée l’École des sages-femmes) a souligné que cette année, il convient de parler du futur, de la nécessité absolue de retrouver ses marques, de la nouvelle configuration du rôle de la sage- femme, de la valorisation de sa place dans l’équipe soignante, des défis existentiels que cette profession, une des plus anciennes qui soient, se doit de relever dans notre monde en mutation. Il a estimé que cette profession reste relativement méconnue du grand public tout en précisant que l’OMS en donne une définition à la fois précise et exhaustive : « Ce défaut de connaissance s’explique sans doute par un défaut de reconnaissance : blottie au carrefour de plusieurs professions, il semblerait que la sage-femme ait peine à délimiter son propre champ de compétences. » Il a précisé qu’en France, l’exercice de cette profession ne se réduit pas à la pratique des accouchements. La sage-femme assure aussi la surveillance prénatale, la préparation à la naissance et à la parentalité et le suivi à domicile des femmes et des nouveau-nés en cas de sortie précoce de la maternité jusqu’au 21e jour qui suit l’accouchement. Elle pratique les examens cliniques et para-cliniques nécessaires (échographie, etc.) et participe activement à toutes actions de prévention dans le domaine de la santé. Elle prescrit les examens et thérapeutiques (médicament, vaccin, etc.) nécessaires au bon déroulement de la grossesse, de l'accouchement, des suites de couches. Ce qui l’a amené à se poser la question du travail de la sage-femme au Liban : « comment s’effectue le partage des tâches entre l’obstétricien et la sage-femme ? À noter que Mme Julie Bonapace, chercheur et auteur de la méthode Bonapace : « accoucher en confiance » est venue tout droit du Canada, afin de transmettre ses compétences et ses connaissances concernant le sujet de la préparation à la natalité et à la parentalité. D’autres thèmes ont aussi été approfondis notamment les facteurs qui influencent l’utilisation, par les sages-femmes, des méthodes non médicamenteuses dans la gérance de la douleur au cours du travail, les prises en charge lors de situations dramatiques à la naissance. Ainsi que des ateliers sur les sutures périnéales, la pose d’un stérilet ou l’initiation échographique pour les débutantes.