Environnement urbain et santé

Mars 2019

Dans le cadre du cours « Environnement urbain et santé » du master en santé publique, l’Institut supérieur de santé publique a eu l’honneur d’accueillir plusieurs intervenants qui ont assuré une série d’interventions sur différents sujets liés à l’urbanisation au Liban : la planification, le transport, les ressources alimentaires, l’aménagement d’espaces verts urbains, les énergies vertes, et l’écoconstruction.

L’association « The Chain Effect » a ainsi présenté ses activités visant à promouvoir l’utilisation du vélo en ville. L’adoption de ce mode de transport par les citoyens aurait un impact très positif en termes de réduction des embouteillages, de la pollution de l’air et sonore, de la santé physique et mentale, et de la cohésion sociale. Loin d’être utopique, cette solution est déjà appliquée par de nombreuses personnes, dont bien sûr, les membres de l’organisation, tel que Nadim, qui a fourni quelques conseils pratiques sur le sujet. L’association vise également les chefs d’entreprise, qui ont un rôle fondamental à jouer dans l’initiation d’une « culture vélo ».

L’intervention de M. Fady Asmar, expert forestier, portait sur l’aménagement des espaces verts dans la ville, notamment les avantages des arbres en zone urbaine en termes de bien-être et de réduction des ilots de chaleurs. L’intervention portait également sur la difficulté du Liban à gérer ses forêts, et sur les mesures de sécurité et autres aspects à prendre en considération lors de l’aménagement de forêts urbaines.

M. Serge Yazigi, architecte, a ensuite donné une introduction à la planification urbaine stratégique, expliquant les dysfonctionnements à l’origine de l’urbanisation anarchique au Liban tel que l’assujettissement de la ville à des fins d’exploitation foncière ; insistant sur l’importance de replacer l’homme et son bien-être au centre de la ville.

Mme Sara Jaber, ingénieure dans la boite de consultance « EcoConsulting » a présenté par la suite les critères de l’écoconstruction et les différents systèmes de certification, donnant l’exemple de plusieurs bâtiments déjà certifiés au Liban.

Autour de la même thématique, Dr Houda Kassatly, ethnologue, a présenté le projet de construction de maisons en terre entrepris par l’association arcenciel à Taanayel comme exemple de construction écologique et respectueuse de la santé, à partir de matériaux locaux. De nombreuses études seraient en cours pour essayer d’intégrer ce matériau dans les nouvelles constructions urbaines.

M. Jules Assi, coordinateur du projet à Sustainable Akkar et Lebanon Wind Power, a donné un aperçu sur le projet en cours de construction d’un parc d’éoliennes dans le Akkar. Ce projet vise à alimenter l’ensemble du Liban en énergie, compensant ainsi une partie du déficit de production de courant par le secteur public. Jules Assi a ainsi expliqué le fonctionnement des éoliennes, mais surtout le processus complexe de préparation du projet incluant l’étude d’impact social et environnemental et les contraintes logistiques.

Enfin, M. Ihab Guillaume, expert en aquaponie, a expliqué le fonctionnement et les avantages de cette technique, permettant de cultiver des légumes et plantes aromatiques en ville, à l’échelle des ménages, sur les balcons, permettant ainsi de réduire le transport et la pollution associés au transport des denrées alimentaires, et l’utilisation de pesticides.

Le sujet de l’agriculture urbaine a également été abordé à travers la visite du potager urbain installé sur le toit du siège principal de l’association arcenciel à Jisr el Bacha. M. Alexis Nassif, coordinateur du projet, a expliqué le fonctionnement des structures, en plastique ou métalliques, permettant de cultiver toutes sortes de plantes à des fins alimentaires. L’association cherche à diffuser ce mode de culture urbaine raisonnée, esthétique de surcroît. En se basant sur plusieurs années d’expérience, arcenciel offre son appui à tous les particuliers souhaitant installer ce système sur leur balcon ou le toit de leur immeuble.