Troisième compétition interuniversitaire de médiation

Le CPM, la Direction régionale de l’AUF et le Bureau régional de l’UNESCO au Moyen-Orient, ont organisé, pour la troisième année consécutive, la compétition interuniversitaire de médiation, en partenariat avec GIZ-ZFD.
Du 2 au 6 mai 2019
Campus des sciences sociales

Le Centre professionnel de médiation (CPM), la Direction régionale de l’Agence universitaire de la Francophonie au Moyen-Orient (AUF) et le Bureau régional de l’UNESCO au Moyen-Orient, ont organisé, pour la troisième année consécutive, la compétition interuniversitaire de médiation, en partenariat avec GIZ-ZFD.

La compétition a pour objectif d’initier les étudiants à la médiation comme moyen amiable de résolution des différends. Ils ont eu l’opportunité de participer à des simulations de médiations en présence de médiateurs professionnels du CPM. Elle s’est déroulée du 2 au 6 mai 2019 à l’USJ, en français et en arabe simultanément.

Des équipes formées de deux ou trois étudiants en provenance de neuf universités libanaises se sont préparées pour la compétition, accompagnées d’un coach professionnel médiateur du CPM. Les étudiants sont initiés aux techniques de communication, de négociation et d’écoute afin d’arriver à trouver une solution amiable au différend. Les équipes jouent le rôle de parties en médiation et sont évaluées par un jury formé d’un médiateur professionnel et de représentants de l’AUF ou de l’UNESCO, et ce, sur la base de leur capacité à communiquer avec l'autre partie, d’écouter l'autre partie et de négocier une solution gagnant- gagnant.

Lors de la séance d’ouverture de la compétition, la directrice du CPM, Mme Johanna Hawari Bourjeily, a mis l’accent sur la créativité, “outil indispensable, selon elle, du médiateur dont il va avoir recours tout au long de la médiation.”

“En effet, enchaine la directrice du CPM, le médiateur doit rassurer les parties, parfois dubitatives, il va instaurer un cadre de confiance permettant aux parties de lâcher prise de leurs positions respectives afin d’accéder à une nouvelle perception de la situation et de recréer une autre forme de relation entre elles, et à la dernière étape, le médiateur va agir comme un  coach créatif   en faisant émerger des parties une palette de solutions originales et ainsi à penser autrement l’issue du litige.”

Les représentantes de GIZ-ZFD, Urte Luetzen et Justine Abi Saad, ont choisi, par le biais d’une représentation théâtrale mettant en scène une femme et sa fille en train de se disputer, de dire que « dans un conflit l'attaque est la plus visible, alors pourquoi ne pas essayer quelque chose de différent? Pourquoi ne pas pratiquer des conflits productifs? L'écoute des besoins de l'autre, à travers la médiation, peut être l'une des approches. »

Mme Maysoun Chehab, chargée de programme pour l'éducation de base à l'UNESCO à Beyrouth et représentant de M. Hamed al Hammami, directeur de l'UNESCO à Beyrouth, s'est adressée aux étudiants participant au concours: « Les compétences de médiation, de dialogue, de pensée critique et de communication sont les plus pertinentes du XXIe siècle, celles qui vous préparent pour l’avenir et vous permettent de relever les défis et les opportunités majeurs de notre époque. En outre, ces compétences vous aideront à préserver la diversité culturelle et à promouvoir une culture de dialogue et de paix face à la violence, la division et la haine. C’est pourquoi l’UNESCO croit en l’importance de cette initiative et de ses objectifs ».

De son côté le Directeur régional du bureau « Moyen Orient » de l’AUF, M. Hervé Sabourin, a insisté sur la « dimension symbolique incontestable » de cette compétition, « tout d’abord parce qu’elle illustre parfaitement la capacité du monde universitaire à se saisir de questions qui impactent le développement global de nos sociétés. Ensuite parce que cet événement rassemble de jeunes compétiteurs autour de valeurs qui sont chères à l’espace francophone que nous représentons, celles du dialogue, celles de la tolérance et celles du vivre-ensemble, et enfin, parce qu’il se déroule en favorisant la diversité linguistique, puisque les débats auront lieu en français ou en arabe, autre thème éminemment porteur de la francophonie mondiale. »

Le vice-recteur de l’USJ, Pr Michel Scheuer s.j., représentant le recteur Pr Salim Daccache s.j., a déclaré que « c’est une joie pour notre communauté universitaire de pouvoir accueillir cette compétition interuniversitaire de médiation, et ce pour trois motifs : la médiation, qui est une étape indispensable à la gestion des désaccords et des conflits, l’initiation à la médiation comme service à la société, et le caractère interuniversitaire de cette compétition. Dans cette région, enchaine le Pr Scheuer, où malheureusement les universités se vivent trop souvent comme concurrentes plutôt que comme partenaires, la présence d’équipes en provenance de neuf universités de ce pays est un événement dont nous ne pouvons minimiser l’importance ! »

Des séances de qualification à la finale, 34 sessions de médiation ont eu lieu tout au long de la compétition. Le 1er prix de la compétition en langue française a été remporté par l’Université Saint-Esprit de Kaslik représentée par Elena Hawat, Karen Hajj et Léa Laoun, coachées par Paule Chiha. Le 1er prix de la compétition en langue arabe a été remporté par l’Université Libanaise représentée par Jana Abdallah Bassil, Nelly Akiki et Alondra Feghali et coachées par Bernadette Rehayem.

La fondation Fathallah Sioufi, la société Foudstuff, la Librairie Antoine et le cabinet d’avocats Younes et Mikkaoui, sponsors de la compétition, ont offert des prix aux équipes finalistes.

A l’occasion de la finale, le Pr Salim Daccache a prononcé un mot dans lequel il affirmé que « dans un monde qui ne cesse de générer des conflits, il est bien nécessaire de cultiver cet art de négocier et de pratiquer la médiation entre des parties en conflit, surtout lorsqu’il s’agit de conflits dans un même camp ou dans un même pays et entre les citoyens de ce même pays. »

« Il se peut que, dans certains conflits de nature politique, la médiation ne soit pas à l’ordre du jour ou ne puisse percer le mur de la haine, mais l’on espère toujours car la médiation, si elle a ses techniques, elle se nourrit de l’espérance que le dialogue de la parole l’emporte sur le dialogue des armes », conclut le recteur de l’USJ.