Élections Amicales : Édition 2019

Samedi 5 octobre 2019

Campus des sciences médicales (CSM) - Youmna Geha "La voix des Sciences Médicales"
L’armée arrive, les ambulanciers prennent place, le secteur est verrouillé, on se serait cru sur une réelle scène de crime. Pourtant, ce samedi 5 octobre, c’est bien toute une génération qui renaît, carte étudiant en main, pour faire entendre sa voix. Les élections estudiantines de l’USJ, réel parcours du combattant, sont bien plus une course de fond qu’une course de vitesse. Le mot d’ordre : l’endurance, le souffle et la motivation. En effet, pour tous les candidats à l’Amicale, cette journée sera bien plus longue que les autres. Ce ne sont pas quelques heures, mais bien un mois entier de dure labeur qui s’achèveront aujourd’hui. Alors que les aiguilles de la montre bougeront lentement, les étudiants s’agiteront, l’adrénaline s’invitera à table et les médiateurs mobiliseront leurs partis…

11 heures ; les portes de la Faculté de médecine s’ouvrent, partiellement. Aujourd’hui, chaque étudiant se rend devant l’urne, dépose son vote et sort à nouveau. Pas d’attroupements dans l’Université. Nouvelle loi du Rectorat. Mais ceci reste loin d’être suffisant pour éteindre les cœurs passionnés des candidats, qui insistent à être présents ensemble le jour des élections. Juste à l’entrée, dans un coin assez vaste, les tables affluent, les sandwiches pour tout le monde, les t-shirts aux couleurs du parti, les feuilles de pointage…

Un parti habillé en noir, l’autre en rouge, les regards s’affrontent mais les amitiés défient les divergences politiques ; et c’est un réel paysage bicolore qui se dessine devant les bancs de la faculté.
Finalement, le rouge et le noir ne s’épousent-ils pas ?

Réelle agitation devant l’université. L’on entend même les appels téléphoniques de dernière minute « Ta3a sawwit, please. Bi hajeh la sawtak ! » (traduction: Viens voter, nous avons besoin de ton vote!)
Oui, chaque voix compte. Et les étudiants l’ont bien compris ; alors on marque au fluo rose les votants qui sont déjà venus, et l’on attend les autres. On compte. À mesure que le temps passe, ce sont des feuilles entières de rose que l’on peut apercevoir. Les élèves sont au rendez-vous ; tiennent leurs promesses ; votent ; et le taux de participation s’élève à 65%. Où sont les autres ? Pourquoi ne pas faire valoir leur droit ? Ont-ils ras le bol des partis politiques ? L’abstention n’a jamais été bénéfique. Osez. Agissez. Faites une nouvelle liste. Le Liban a besoin d’une génération qui s’en préoccupe, qui fait attention à lui, qui lui est bienveillante.

Les heures s’écoulent, et la foule ne se dissipe pas, la file d’attente devant la porte de l’USJ ne diminue pas, et la pression ne s’abaisse pas. Ici, tout est crescendo. Jusqu’à 16 heures.
Seulement là, le soulagement ou la déception, les cris ou bien le silence, les rires ou bien les regrets, la fierté ou bien les remords ; mais sûrement un relâchement commun à tous les partis.
Ce n’est que partie remise.

Euphorie. Bouteille de champagne qui s’ouvre avec le bouchon qui explose. Voilà l’image poignante que je retiendrai de cette journée. Tout un parti, un groupe d’amis, qui célèbre à coups de chants et d’accolades sa victoire. L’on peut finalement respirer. Quelle joie de savourer le fruit d’un travail assidu, acharné et de longue haleine.
La course s’achève. C’est maintenant au tour des convois de prendre le relais. Voilà ; il s’agit là d’un triathlon. La course continuera finalement dans les couloirs de l’USJ, tout au long de l’année, pour prouver aux étudiants que leur choix était bon.


Campus des sciences et technologies (CST) - Edward Sfeir et Maria El Hage
Le samedi 5 octobre 2019 a été une date marquante à l’USJ ! En effet, la journée de la démocratie a eu lieu. Dans les différents campus de notre prestigieuse université, les étudiants ont eu la chance d’exprimer leur avis, de faire entendre leur voix et d’exprimer leurs revendications ! Le travail a été dur, la compétition serrée, mais au final c’est l’opinion de nos étudiants qui a tranché !

Au CST, les élections se sont déroulées dans le calme et la paix. Toutefois, on ne sait pas trop où mettre la tête avec les deux instituts du campus, son école et sa faculté. Et entre IGE, INCI, ESIB et FS, les étudiants ont afflué de part et d’autre afin d’accéder à leur droit électoral et leur devoir envers la communauté. Un des étudiants de l’ESIB a affirmé que : « L’USJ est une université qui prône la démocratie au sein d’un pays démocratique. Ainsi, les élections revêtent un caractère primordial dans la vie de l’étudiant, qui est aussi citoyen libanais». Un autre a ajouté : « C’est un droit citoyen que de voter lors des élections parlementaires et il en est de même à l’université. C’est pour cela que je viens voter aujourd'hui ! ». La journée a été fructueuse pour toute l’USJ et au final, ce sont nos étudiants qui ont choisi ! Espérons que tout le monde sera satisfait et que le changement sera des plus bénéfiques ! Bonne année universitaire à toutes et à tous !

Campus des sciences humaines (CSH) - Rawan Mohti
Le samedi 5 octobre 2019, les étudiants des différentes facultés du Campus des sciences humaines (CSH) se sont rendus, de bon matin, au campus. Une fois que le gardien a ouvert le portail, inaugurant ainsi cette journée de démocratie, ils se sont précipités pour exercer leur droit de vote et élire la liste qui répondait à leurs attentes et à leurs demandes. La carte étudiant à la main, ils ont défilé l’un après l’autre, les yeux rivés sur un seul but, les boîtes électorales.

Une ambiance tranquille, voire très calme règne. Cependant, au fil de la journée, la foule commence à se diviser en deux groupes opposés. Plus les heures coulent et plus la tension augmente entre les deux partis qui se sont accusés mutuellement de chercher à contourner les règles. Lors de sa visite, le secrétaire général de l’USJ, M. Fouad Maroun a assuré que les élections se déroulent très bien sur les différents campus. Il a aussi affirmé que ces élections constituent un exemple de démocratie, un exercice que les jeunes peuvent effectuer avant de s’élancer dans la vie citoyenne.

Le nombre des électeurs a diminué progressivement mais les candidats, quoique stressés et fatigués, sont restés optimistes et enthousiastes tout au long de la journée. « Ce qui nous différencie des autres, c’est la diversité au sein de notre liste » a affirmé Bchara Khawaja, représentant de la liste 1 de la Faculté des lettres et des sciences humaines (FLSH). De plus, une candidate de l’Institut libanais d' éducateurs (ILE) a certifié : « Mon but en tant que candidate est de réaliser les demandes des étudiants ». Parallèlement, les électeurs sont sûrs et certains qu’ils ont élu les candidats convenables, présageant qu’ils effectueraient de grands changements.

À 16 heures, les aiguilles de la montre se sont superposées, annonçant la fermeture des urnes. Seuls les cris de joie et les hurlements assourdissants provenant de la CSM lors de l’annonce des résultats, ont pu détourner les yeux de la foule. Quelques minutes plus tard, les gagnants du Campus des sciences humaines (CSH) ont célébré la victoire à leur tour.

Finalement, la journée s’est bien terminée, sans altercations verbales ou physiques. Cependant, il est important de noter que le taux de participation est l’un des plus bas comparé à d’autres campus: FLSH (12%), ILE (32%). Il reste à connaître la raison pour laquelle certains étudiants s’abstiennent de voter.

Campus des sciences sociales (CSS) - Thandi Meyer
L’appel aux urnes au Campus des sciences sociales : une élection universitaire aux enjeux nationaux

En ce samedi 5 octobre 2019, l’ambiance qui règne dans la rue Huvelin, rue de la Faculté des sciences sociales de l’USJ est loin d’être celle d’une paisible journée de fin de semaine où les étudiants s’absentent de l’aire universitaire.

En effet, aujourd’hui se tiennent les élections de l’Amicale dont l’objectif, tel que l’ont rappelé différents membres des listes en compétition, est de servir les intérêts des étudiants. L’ampleur de l'événement rassemblant élèves locaux et en mobilité, personnel universitaire, forces de l’ordre et médiateurs, témoigne de l’importance nationale d’un scrutin de prime abord universitaire.

En effet, l’élection ne semble pouvoir se soustraire de l’emprise de la politique du pays. Les deux coalitions dominantes trouvent leur raison d’être dans des événements historiques marquants. Ces mêmes évènements justifient la dimension particulière que prend l’élection au sein de la Faculté de Droit et de Sciences Politiques.

De plus, comme l’a souligné Mike Asmar, élève en quatrième année de droit, c’est au sein de ce campus qu’étudient les futurs cadres et hommes politiques de la société libanaise. Eux-mêmes choisiront l’orientation gouvernementale du pays dans quelques années. Ce raisonnement est partagé par les partis au pouvoir qui voient en ces étudiants, non seulement un électorat potentiel, mais aussi leurs successeurs.

Cette affiliation à des partis nationaux est un des points critiqués par la troisième liste, celle des indépendants. Le mouvement Talib, surgi il y a quatre ans, constitue une alternative politique et indépendante. Leur idéologie est porteuse d’un message adressé au gouvernement et fondé sur des principes comme la démocratie, l’égalité sociale et la laïcité.

D’après les paroles de nombreux étudiants, leur choix se fonde essentiellement sur l’orientation familiale. Néanmoins, il peut aussi être déterminé par le ralliement politique à l’entrée de l’université. Certains soulignent que l’interruption de l’histoire en 1975 et l’absence d’un travail de mémoire facilitent l’amalgame et le ralliement à un des partis dominants.
Les étudiants en mobilité, invités à voter, sont peu enclins à s'exécuter, considérant que leur légitimité à intervenir dans la politique universitaire et nationale est discutable. D’autre part, certains ont du mal à comprendre l’organisation politique ainsi que l’enjeu des amicales.
À dix-sept heures, dans un climat tendu mais pacifique, tombent les résultats. La fin de la bipolarisation est encore loin et les clivages historiques impactent toujours la vie universitaire.

Campus de l'innovation et du sport (CIS) - Anthony Nemr
Les boîtes électorales se ferment ce samedi de démocratie au Campus de l’innovation et du sport (CIS) avec les applaudissements des étudiants qui ont impatiemment attendu l’annonce des résultats. La foule au dehors est divisée entre des candidats stressés qui portent quelques bouts de papier, des supporteurs enthousiastes qui surveillent les gardes de sécurité, et des électeurs discrets qui espèrent que leur vote fasse pencher la balance.
La journée qui a commencé tôt avec une ambiance calme, comme l’a déclaré la Sûreté Générale libanaise, s’est terminée l’après-midi avec des cris et des visages réjouis d'une part, ainsi qu’avec des regards déçus et des faux sourires de l'autre. Aucune dispute n’a été reportée, malgré l’esprit de compétition saine ressenti tout au long de la rue Damas ce jour-là.
Six listes au total se sont présentées à la Faculté des sciences économique (FSE), à l’Institut d'ergothérapie (IET), à l’Institut de physiothérapie (IPHY), à l’Institut supérieur d’orthophonie (ISO), et à l’Institut de psychomotricité (IPM).
“C’est la première année où il n’y a pas d'altercations et de commentaires provocants entres les groupes”, affirme Mirna Abdallah, candidate d'une des listes de l’Institut de Physiothérapie. Elle ajoute que “pendant les campagnes électorales, deux jours auparavant, les adhérents aux différents partis chantaient en choeur”. D'autre part , un ancien président de l’amicale, Mounir Moufarrej, reste soucieux et espère une continuité des projets déjà entamés les années précédentes par la prochaine amicale élue. Mazen Abdallah, candidat à la Faculté des sciences économiques se joint à tous les autres candidats dans la présentation d'un programme électoral qui inclut des projets académiques, sociaux, environnementaux, et professionnels.
Les électeurs ne cessent d’arriver un à un, de présenter leurs cartes d'étudiants et d’accéder aux chambres consacrées au vote. La procédure interdit aux électeurs d'avoir leurs téléphones portables derrière les rideaux, probablement pour prévenir une pression extérieure sur le choix libre de ces derniers et afin de leur offrir des conditions de confidentialité ultime.

Au final, les amicales estudiantines de ce campus promettent de travailler sérieusement pour un nouveau terme, mais le devoir de tous les étudiants reste de bien surveiller les amicales et de tenir quiconque responsable de manquement jusqu’aux prochaines élections.

Campus du Liban Sud (CLS) - Samira Bdeir
Samedi 5 octobre 2019, journée tant attendue par tous les participants aux élections des amicales, élections qui ont fait l’objet des discussions de tous les étudiants depuis plusieurs jours. Comme d’habitude il y a ceux qui essayent d’émettre des suppositions, d’autres qui tentent d’élargir leur popularité et ceux du second plan qui ne pensent qu’à se servir des bénéfices en pariant sur des bases de certaines probabilités... Chacun a sa propre façon de vivre cette expérience, notamment nos bacheliers qui découvrent avec ébahissement cette nouvelle coutume, vu qu’ils ont intégré l’université il n’y a pas longtemps. Pourtant, pour cette édition, un grand changement a eu lieu.

Durant cette journée, le stress, l’angoisse et le suspense n’ont point eu leur place. Intrigué par ce fait, on se pose la question : pourquoi? Comment peut-on ne pas se faire ronger par le désir et l’impatience de connaître les résultats, de savoir qui sera finalement notre cher représentant tant attendu?

La question se justifie bien évidemment. Cette année, tous les étudiants de l’Université Saint-Joseph - Campus du Liban Sud se sont mis d’accord quant au choix du président.

Ainsi, l’accord de tous a fini par instaurer une parfaite symbiose au sein du campus. En effet, calme et sérénité régnaient dans les esprits de tous les étudiants qui connaissaient les résultats à l’avance. Cette nouvelle initiative n’a engendré que du bien, contrairement aux années précédentes, années où les étudiants s’entredéchiraient, à cause de nombreuses oppositions et divers désaccords. Cette nouvelle résolution, c’est-à-dire la décision de choisir un représentant dont le but est de satisfaire -ou au moins essayer- tous les étudiants, a été le fruit des expériences passées qui ont servi de leçon de moralité et d’ouverture d’esprit. C’est alors que le président a été désigné à l’unanimité, dans une ambiance calme et harmonieuse.

Cette nouvelle manière de faire a été, à vrai dire, une excellente et sage idée de la part de tous les participants qui seront dorénavant un exemple, une inspiration pour les générations à venir.