Découvrons alors C’est Quoi la Musique Orientale Arabe ?

Myriam TEKLE
Mercredi 25 novembre 2020
Organisateurs


‘‘La musique est en effet le langage des âmes, et les mélodies sont des brises suaves qui font vibrer les cordes du cœur. Elle est, ces subtils doigts qui frappent à la porte des sens et réveillent la mémoire qui exhume alors des événements forts de son passé que les nuits avaient ensevelis’’. 

Khalil Gibran

 

Différente de la musique occidentale qui est basée sur l'art de la polyphonie et de l'harmonie, la musique orientale - notamment arabe - est ancrée sur la monodie où la mélodie est monophonique et construite sur un système extrêmement riche de modes mélodiques, appelés maqâms et dans cette musique-là ont été recensés jusqu'à 400 maqamat, dont trente au moins demeurent pratiqués.

L’historique: Inspirés de l'échelle des sons et des intervalles de la musique grecque antique, les modes furent adaptés à la musique arabe. Ils reposent sur des intervalles de tierces (tricordes), quartes (tétracordes) et quintes (pentacordes).

Les instruments: Dans cette musique, plusieurs instruments sont rencontrés tels que l'oud (عود), ancêtre du luth européen employé parfois comme basse mélodique ou rythmique dans les ensembles instrumentaux; et le nay, une flûte de roseau, des instruments à percussion comme les tambours en forme de vase (comme la darbouka دربكة) et des tambourins avec ou sans sonnailles (daf, riqq ou tar). La nomenclature et la morphologie de ces instruments varient en fonction de leur région d'origine, il y a aussi le rabâb arabe, vièle jouée verticalement, qui côtoie le violon, notamment dans les orchestres arabo-andalous. Parmi les autres instruments classiques figure le qanûn (قانون)  adopté dans l’Europe médiévale sous le nom de psaltérion, cithare à soixante-douze cordes métalliques.

Passons à un peu de théorie musicale: La musique arabe utilise la gamme naturelle qui permet une interprétation toute différente de l'échelle des sons à l'intérieur d'une octave et de leurs intervalles. Par conséquent, certains intervalles dans ces modes sont inférieurs au demi-ton occidental: le plus courant d'entre eux représente trois quarts de ton, mais l'on rencontre des intervalles d'un neuvième, de quatre neuvièmes et de cinq neuvièmes de ton.

Si dans la musique moderne, le monde arabe a souvent adopté le mode de notation occidental, le terme « gamme » est inapproprié, puisqu'il couvre théoriquement une octave, et que la musique arabe est construite sur des modes inférieurs à l'octave. 

L’intervalle le plus utilisé est le 1/4 de ton. Les altérations utilisées pour indiquer les 1/4 de ton sont le « demi-bémol » Arabic music notation half flat.svg et le « demi-dièse » Quart de dièse. Pour noter ces intervalles inconnus dans la musique occidentale, on utilisait autrefois le bémol inversé Quart de bémol (comme un d).

Enfin, il faut signaler l'extrême richesse de cette musique qui fait rêver et qui transporte l’âme de tous ceux qui l’écoutent à un autre univers, à l’univers de chanteurs comme Fairuz, Sabah, Wadih Al Safi (Chanteurs libanais), Oum Kalthoum, Mohammed Abdel Wahab, Abdel Halim Hafez (Chanteurs égyptiens) de compositeur comme Sayed Darwich, Riyad el Sounbati ou Bayram Tounsi et plein d’autres géants de différents pays arabes.